La construction des remparts actuels
La nouvelle enceinte englobe une partie des anciens faubourgs, y compris l’ancien enclos Saint-Etienne, et correspond au tour des remparts actuel. Elle se fera sur deux siècles. C’est l’époque de la Guerre de Cent ans, avec les Anglais sous les murs en 1361.
C’est un rempart de 8 mètres d’épaisseur qui a été édifié avec creusement de fossés où sont dérivées l’Aigue pour la partie Nord Est et la Bouzaize pour la partie Ouest et Sud, le tout se rejoignant à hauteur de l’ancien lavoir Saint Jacques.
Cette enceinte comporte au XIIIe siècle 9 portes-tours et 6 tours dont certaines disparaissent deux siècles plus tard, trop d’ouvertures nuisant à la défense. Il en est ainsi de la porte dijonnaise, qui passait sous la tour Blondeau, pour rejoindre le chemin de Dijon par Gigny, de la porte Belvent (ou de Chalon ou des Bouchers), la porte de la Bussière et de la porte Notre Dame.
Seules subsistent des tours, la tour des Poudres et la tour des Billes ainsi que quelques vestiges en soubassement de construction (tour Notre-Dame).
Le Beffroi, qui n’est pas un élément des fortifications, est construit au XIVe siècle et sert, du haut de ses 41m, de tour de guet.
Le Beffroi a été d’abord une des cinq tours construites probablement avant le XIe s. pour protéger la population qui avait débordé largement des murs du Castrum. Acquise par la Ville en 1395, cette tour est devenue le symbole des libertés communales et a été ensuite surélevée de plusieurs mètres pour y installer une horloge « visible et entendue de toute la ville ».
Les Valois
Avec l’avènement des Valois, les ducs délaissent Beaune pour Dijon. Ils vont se succéder de 1364 (avènement de Philippe le Hardi) à 1477 (mort de Charles le Téméraire). Si Beaune a été fortifiée par les premiers Ducs de Bourgogne et en particulier par ceux de la branche capétienne qui en avaient fait leur résidence, de nombreux ouvrages vont être construits dans la seconde moitié du XVe siècle sous Philippe Le Bon.
En 1442, Philippe le Bon demande que les fortifications soient aménagées et tenues » « en bonne seurte et défense ». L’enceinte de la ville est alors percée de 5 portes, citées en 1477 : Bourgneuf, Bataille, Echallier, Bretonnière et Saint Martin. Elles sont pratiquées dans de simples tours de plan quadrangulaire édifiées en saillie sur la courtine et munies d’un pont-levis et d’une herse. Entre les portes de la ville, l’enceinte est ponctuée de tours rondes ou carrées. Les registres comptables de la seconde moitié du XVe siècle permettent de relever l’existence de seize tours dont il ne subsiste aujourd’hui que la tour Blondeau (citée en 1470), la tour Renard (1465), la tour des Billes et la tour des Poudres qui datent du XIVe siècle.
Pour compléter le système défensif, les fossés forment une ligne continue autour des remparts et sont alimentés par la Bouzaize et l’Aigue.
La construction de cette enceinte puis son entretien et ses renforcements ultérieurs ont représenté une dépense considérable, surtout pour une ville relativement petite (à la fin du XIVe s., Beaune ne compte que 3000 habitants, environ). Les fonds provenaient de plusieurs sources, selon les époques : les ducs, les Etats de Bourgogne, le Trésor royal (après 1477) et, toujours, la ville !
Pour assumer sa part, la commune obtint des ducs, puis des rois, le droit de percevoir pendant longtemps des octrois (ce droit a perduré jusqu’au XXe siècle) et des taxes sur divers produits entrants (sel, farine, …) ou sortants (vin) ou vendus dans Beaune, ainsi que l’autorisation d’établir une contribution supplémentaire pour entretenir les fortifications, contribution dont les trois ordres devaient s’acquitter (ce qui valut quelques rappels à l’ordre à certains « privilégiés » comme le Chapître de Notre-Dame) .
D’autre part, les habitants des villages environnants (dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres, jusqu’à Détain, Nolay, Cheilly, Palleau, …) étaient soumis à des corvées de réparation et construction des fortifications. C’était le prix à payer pour bénéficier du « droit de retraict », c’est-à-dire se réfugier derrière les remparts de Beaune en cas de menace.